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[SCALE] Le succès d’Yper, acteur de la livraison collaborative

14 décembre 2020

yper
EuraTech

Créée en 2016, la startup Yper développe son service de livraison en appui sur des points Drive et des coursiers particuliers qui peuvent ainsi bénéficier d’un complément de revenu en proposant ponctuellement leurs services. Découvrez l’interview de son CEO, Jacques Staquet.

L’histoire d’Yper est inscrite dans une dynamique d’économie collaborative. À l’origine de cette startup née en 2016, la volonté de ses deux CEO et co-fondateurs, Jacques Staquet, ancien spécialiste e-commerce et marketing chez Auchan et de son associé, Cédric Tumminello, ex-patron de la division IT du groupe Oxygem en charge de nombreux sites web éditoriaux (Passeportsanté, Cuisine AZ…), de créer le « BlaBlaCar de la livraison« .

Yper démarrera son aventure dans les ruches d’entreprise de Lille-Hellemmes avant de rejoindre en 2018 le bâtiment Blanchemaille d’EuraTechnologies à Roubaix pour créer de nouvelles synergies : « On s’est dit que ce serait pas mal de rejoindre un écosystème car il n’y avait pas cette notion dans la ruche et nous avions besoin de l’apport en visibilité que peut fournir ce type d’infrastructure » précise Jacques Staquet. Dans l’environnement spécialisé RetailTech à Blanchemaille et grâce à la rencontre d’acteurs du secteur, Yper passe d’un modèle CtoC à un modèle BtoBtoC, devenant ainsi partenaire de la grande distribution et des commerçants.

De son accompagnement à EuraTechnologies, le CEO retient : « L’opportunité de pitcher devant des institutionnels et des grands groupes et la granularité dans l’accompagnement« . Avec EuraTechnologies, Cédric Tumminello, co-fondateur aux côtés de Jacques Staquet suit la formation à l’entrepreneuriat Stanford. Il en revient avec une vision plus claire et une prise de conscience sur la nécessité « de bien câbler le business plan d’un point de vue économique » et avec des conseils pour aller à l’essentiel et avoir plus d’impact.

Cédric et Jacques Yper

Une croissance régulière

Le modèle économique d’Yper repose sur les abonnements souscrits par ses enseignes partenaires et sur des commissions sur les livraisons réalisées. Toutefois, il n’y a pas de prise de part au chiffre d’affaires du commerçant et les frais de service sont répartis entre le shopper et le coursier. Avec l’application mobile Shopper Yper, les coursiers sont notifiés des prestations de livraison qui peuvent être réalisées dans leur zone et ont toute latitude, en fonction de leurs disponibilités, d’accepter ou non les missions. Suite à cela, ils perçoivent non pas un revenu mais plutôt une participation aux frais de déplacement. Jacques Staquet, CEO d’Yper détaille ce fonctionnement : « Nous limitons les gains à 400 euros par mois et par personne afin de nous assurer qu’il ne s’agit pas de personnes qui vont en faire un métier. Nos coursiers sont des particuliers qui ne touchent ni salaire ni ne peuvent générer de chiffre d’affaires avec cette activité « .

Depuis, le service s’est étendu à plusieurs milliers de villes françaises et la plateforme réunit aujourd’hui plus de 150 000 utilisateurs, coursiers et shoppers confondus. En 2018, Yper rachète son concurrent You2You , concurrent qui proposait des livraisons séquencées en tournées. Les coursiers autoentrepreneurs récupèrent un sac avec des colis à livrer à domicile et la tournée est préparée en amont pour leur faire gagner du temps. L’un des plus gros clients d’Yper sur ce sujet est le géant de la logistique colis DHL. Les équipes d’Yper comptent plus de 45 collaborateurs avec une division informatique conséquente, l’intégralité de la plateforme étant produite en interne au même titre que le support client. Pour Jacques Staquet, c’est une garantie de satisfaction pour ses partenaires. Ces équipes sont réparties entre Roubaix pour l’essentiel et Paris.

Bilan 2020 et perspectives 2021

L’année 2020 a été particulière pour Yper puisque la moitié de l’activité en partenariat avec les commerces de proximité est devenue plus fragile du fait de la crise sanitaire. A l’inverse, la livraison via drive a connu une accélération. Pour Jacques Staquet, cela reste en définitive une année positive qui aura permis la consolidation des socles techniques, de l’organisation générale de l’entreprise et le lancement de nombreuses discussions avec des retailers. L’enseigne Système U a communiqué autour de son partenariat avec Yper, offrant ainsi 30 nouveaux points de vente drive. Yper a également noué un accord-cadre avec Intermarché pour devenir la première flotte de drive française. Jacques Staquet espère que l’année 2021 sera propice à étendre le service à d’autres types et modes de livraisons. Yper veut notamment aller vers l’agrégation de petits modes de transports indépendants et approcher d’autres types de commerces.

Pour 2021, Yper prépare une levée de fonds au premier semestre, en partie déjà bouclée avec un investisseur local et compte aller vers un peu plus de diversification dans un deuxième temps en présentant Yper à des fonds extérieurs à la région. De nouveaux collaborateurs devraient être recrutés dans les mois à venir dans chaque Hub de l’entreprise (support client, opérationnel…) ainsi qu’une équipe de développeurs spécialisés web et backend à Marseille.

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